Morwenna de Jo Walton, édition DENOEL lune d’encre (Titre original : Among Others)
Oui, j'ai choisi la couverture anglaise ^^ |
Fantastique ? Vous demandez du fantastique mais vos
yeux ont éclatés à force d’explosions numérique, de fonds verts et d’êtres
aussi surnaturels que pixelisés ? Les invocations pseudo latinistes vous
provoquent des crises d’asthmes ? Ou alors les sorciers en cuirs
moulants, avec cape de 3 bornes de longs
commence à vous … comment dire …
vous rendre fou ? |
Si oui, je ne peux que vous conseiller, en guise de bouffé
d’air frais, le roman de Jo Walton ; Morwenna, lauréat du Prix
Hugo dans la catégorie roman 2012, décerné aux meilleurs récits de Science
Fiction et de Fantaisie par nos amis anglais.
N’ayant pas eu l’occasion de lire de la fantaisie depuis un
âge, je me suis laissé guidé, à vrai dire, par ce prix assez prestigieux. Bien
m’en a pris.
Le synopsis est le suivant : Morwenna, qui préfère
qu’on l’appelle Mori, est jeune galloise des années 80, qui, en plus d’avoir
perdu violemment de sa sœur jumelle, doit surmonter son handicap nouveau et se
défendre contre une sorcière, se trouvant être sa propre mère.
Le tableau est donc des plus réjouissants et c’est l’esprit
tourmenté (un peu quand même) mais les poings serrés que notre héroïne, va découvrir …
un internat ennuyeux, un père absent et des tantes louches.
Mais voila, pour affronter tout ce petit monde, pas de sort,
pas de combats mêlant le sort de l’ humanité, ni même d’apparition de super mâle
vers qui elle va se réfugier en le laissant faire la moitié du boulot.
Ici, les seules armes de l’héroïne sont les romans de
Science Fiction, qu’elle dévore, et une magie, ancienne et sauvage, qu’elle
ressent dans les objets et les paysages qui l’entourent.
Les références en matière d’auteurs et de romans de Science
Fiction, sont très bien amenés. On suit le protagoniste à travers son journal
intime, au fils des jours qui passe et surtout au fil de ses lectures.
De l’incontournable Tolkien en passant par Le Guin (dont je
finis le fameux ; Contes de Terremer) beaucoup d’auteurs sont cités et
lues par l’héroïne, qui ne nous donne que de bref commentaires sur ces récits. Et
ça donne envie de lire !
Pour ce qui est de la magie et des éléments de fantaisies de
ce livre, je vais être honnête : j’ai cru que l’héroïne était folle et qu’elle
inventait les éléments magiques de sa vie pendant les ¾ du bouquin, et encore
aujourd’hui, j’ai certains doutes.
Le rapport à la sorcellerie et au monde fantastique est tellement incertain et impalpable, que même si l’héroïne nous raconte avoir dansé nu avec une fée, (ceci n'est pas un spoil) notre point de vue de lecteur, totalement extérieur à l’action, ne nous permets pas d’être sûrs à 100% de la véracité des événements.
Néanmoins, cela n’empêche pas d’avoir des scènes dignes d’un
tableau des préraphaélites
ou de l’artiste romantique Caspar David Friedrich avec une charge de tension,
de mystère et de charmes qui sont, pour le coups, incroyablement ancré dans le
réel.
Pour résumé, Jo Walton arrive à nous porter dans l’univers d’une
héroïne déterminé mais solitaire encerclée par un surnaturel discret mais
puissant et menacer par un ennemi aussi invisible que dangereux, le tout écrit avec
un ton clair et sans détour.
L’univers y est froid, grisâtre, souvent pluvieux, telle la
campagne anglaise que l’on imagine, avec pourtant, quelques point de chaleur,
auxquels on se réchauffe avant de reprendre la route.
A lire donc, surtout si comme moi vous voulez retourner aux sources de la littérature fantastique et/ou que vous avez passé votre adolescence dans la bibliothèque de votre collège, à engloutir tout les récits de la catégorie SF.
A bientôt !
Merry Ji
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire